Et maintenant, du cinéma ! « Une Méthode Dangereuse », de David Cronenberg.
Bien sûr, c’est un peu facile de relever que ce film s’inspire d’une pièce de théâtre au titre tellement banal écrite en 2002 : « The talking Cure. » Mais voilà : nous voyons un film qui voudrait concentrer en lui tous les ingrédients de la soi-disant dangereuse et sulfureuse méthode. Il veut en rendre compte, à travers les enjeux à l’œuvre dans le trio infernal, Sabina Spielrein, Jung, Freud, mais il ne s’aperçoit pas combien il est d’abord le fait d’un point de vue séducteur. Le même que celui incarné par son héros, C. G. Jung. Cronenberg nous donne des images belles, léchées, lisses. Mlle. Spielrein … la folle qu’on interne, … ses grimaces et acrobaties …. la jolie femme séductrice, au visage pas spécialement tendre. Ni Freud, ni S. Spielrein, dans le film, ne sont des héros.
Nous sommes loin de ce très beau film récent : « Le Discours d’un Roi », ou de cet ancien : « La Maison du Docteur Edwards. » De vrais héros quotidiens, sans fard, et qui ne voient nulle part une quelconque dangerosité dans la méthode! Mais nommons-les quand même ! Ingrid Bergman et Gregory Peck, et ce ‘logopède’ du futur roi Georges VI. Quelle belle lutte dans ces deux couples, pour aimer et se remémorer, perlaborer. Liz Taylor a assumé une ou deux fois le rôle de femme névrosée et angoissée au dernier degré, qu’un obscur freudien qui s’ignorait passant par là a tiré jusqu’à sa parole depuis les tréfonds d’elle-même. (voir notamment, Soudain, l’été dernier de Joseph Mankiewicz).
- Quelle chance avons-nous d’avoir eu Jacques Lacan.
- Jung n’a pas réussi à désirer seulement.
- C’est le moment de la découverte du contre-transfert.
- Moi, j’aime mieux la petite russe.
Pierre Bourdariat